Activités,  Hiver

Mon Québec en hiver

“Mon Pays, ce n’est pas un pays c’est l’hiver.” (Gilles Vigneault)

“My Country is not a country, it is winter.” (traduction from Gilles Vigneault’s text)

Eh bien oui, j’adore l’hiver, ses tempêtes, ses rafales et ses grands froids, mais surtout les activités d’hiver.

L’hiver pour moi c’est d’aller se balader en forêt avec mes raquettes, en ski, faire du traineau à chien, de la motoneige et aller à la rencontre de fantômes… oui, oui, les fantômes.

L’hiver est ma saison préférée. Mes plus beaux souvenirs d’enfance y sont rattachés.

Les souvenirs d'enfance

Chez nous, il n’y avait aucune raison de rester dans la maison à regarder la télé par temps froid ou de tempête. Mes parents nous ‘’mettaient dehors’’ aussitôt qu’ils le pouvaient et la magie opérait.

Avec mes cousins, voisins et les nombreux enfants du quartier on s’amusait à faire des forts, des tunnels dans la neige, aller glisser même s’il faisait -20 °C. Mais un de mes plus grand plaisir était de patiner. Pas au parc ou sur une patinoire de quartier. Non, non, sur ma patinoire privée que mon père avait construite pour nous dans la cour de la maison. Mon père, malgré sa journée de travail, veillait à ce que notre patinoire soit impeccable et prête lorsqu’on revenait de l’école.

Mes journées, étant enfant, se résumaient à aller à l’école, faire mes devoirs, sortir patiner et jouer avec mes amis. Souvent, on entrait souper et on retournait dehors même s’il faisait nuit, froid et tempête.

Mais les fins de semaine, les enfants de la maison pratiquaient un sport d'hiver. Pour ma part, c’était le patinage artistique. Mon père nous a tous initiés au ski alpin, il nous promenait sur les montagnes des Laurentides afin de nous offrir des journées merveilleuses en famille. Ma mère aimait le ski de fond, sport qu’elle a pratiqué jusqu’à l’âge de 75 ans, souvent les fins de semaine. Elle nous amenait à la base de plein air afin qu’on pratique ce sport avec elle. 

Des souvenirs incroyables de mes journées d’hiver enfant sont gravées dans ma mémoire.

L'âge adulte

Pour ma part, j’ai continué la tradition. Mes enfants pourront en témoigner. Quand ils étaient petits, à mon tour de les mettre dehors, de leur faire construire des forts de neige, de leur préparer un petit pique-nique d’hiver à manger dans leur fort. Mais surtout de les mettre sur les planches pour les faire dévaler les pistes en montagne avec moi. Pour moi, du pur bonheur de passer mes journées à partager mon sport préféré avec eux. Maintenant ils sont grands et à leur manière ils profitent des hivers.

L'hiver québécois

J’ai découvert un plus grand terrain de jeux, ici à Québec et dans les montagnes tout autour. Laissez-moi vous parler plus de ces activités qui me passionnent. Mais tout d’abord vous devez en savoir un peu plus sur les hivers québécois. L’hiver dure plus ou moins de novembre à avril, avec une température qui oscille entre 0 et -40 °C, des vents qui viennent souvent du nord-est et qui, selon moi, peuvent vous mordre au visage (vous comprendrez qu’il faut bien se couvrir les joues).

Il ne neige pas tous les jours même si cela serait vraiment agréable et féérique. Mais par petites tempêtes qui peuvent nous laisser jusqu’à 30 cm pour un total par saison de 300 cm à 400 cm de belles neiges blanches. 

Il ne fait jamais trop froid pour sortir, il suffit de l’habiller en plusieurs couches de vêtements (dite la technique de la pelure d’oignon) et le tour est joué. Voilà le secret.

Alors mettez votre tuque, et voici les différentes activités que l’on peut pratiquer en hiver à Québec et dans ses environs.

Le hiking

Ma nouvelle passion que ce soit en raquette ou en crampons.

La meilleure façon de découvrir des paysages à couper le souffle et aussi d’aller à la rencontre des fantômes. Les fantômes sont les accumulations de neiges sur les arbres au sommet des montagnes.

Parlons d'abord de la raquette à neige

Ses origines remontent bien avant l’arrivée des premiers colons en Nouvelle France. 

Déjà au XVII siècle, lorsque les français arrivèrent dans leur nouvelle colonie, l’utilisation des raquettes étaient utilisées par les amérindiens. Les français vont aussitôt adopter ce mode de transport afin de faciliter leur déplacement que ce soit pour la chasse, la coupe du bois de chauffage, pour visiter leurs voisins et même pour faire la guerre. En gros pour assurer leurs survies dans le climat rude de leur nouvelle terre d’adoption.

Je suis fascinée de constater le nombre de modèles de raquette qui seront créés par les amérindiens. Selon la situation géographique, les chutes de neiges y seront différentes. Leur génie les portera à adapter leurs raquettes selon leur usage.

Galerie de photos Google
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Galerie de photos Google
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Mais l’image qui me revient en tête et qui me fait rêver et celle de ces vaillants coureurs des bois (qui apprendront tout des amérindiens) qui se promènent dans les bois afin de chasser. Et par le fait même, participer à la traite des fourrures qui fût, au début de la colonie de la Nouvelle France, le moteur économique de sa survie.

Tranquillement cette activité traditionnelle de survie, se transformera en sport et loisirs.

Si vous vous initiez à ce sport, plusieurs parcours urbains et en montagne sont à votre portée.

Le patinage

Il y a une légende qui dit que les iroquois pratiquaient ce sport, chaussés de mocassins auxquels ils fixaient des tibias d'animaux à l’aide de lanières de cuir, et que les explorateurs français auraient patiné dès 1604. Mais le sport sera plus développé vers les années 1840. Ce sport gagnera en popularité très vite, et de surcroît sera le sport par prédilection de la gente féminine, voire une activité sociale importante. 

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que le Canada figure parmi les pionniers, lorsqu'on parle d’aménagement de glace extérieur. Et qu'à Québec nous avons eu la première patinoire couverte au Monde, en 1852.

À Québec, encore aujourd’hui, vous pouvez facilement trouver une patinoire sans vraiment faire des kilomètres. En effet, les parcs de la ville, une fois que le temps froid arrive, se transforme en anneaux de glace. Et souvent vous vous trouvez dans un milieu enchanteur, une fois la nuit tombée, musique et lumière multicolore éclaireront votre passage. 

Le hockey

Le sport national du Québec, qui se dit rassembleur avec des conversations enflammées quotidiennes, est aussi le rendez-vous des samedis soir lorsque j’étais enfant. 

En fait, ce sport que l’on connaît aujourd'hui, tire ses origines d’un jeu de balle et bâton pratiqué dans les Iles Britanniques, particulièrement le hurling (Irlande), le shity (écosse) et le bandy (Angleterre). Mais c’est à Montréal, en 1875, que sera organisé le premier match de hockey sur glace. Et en 1877 le journal La Gazette de Montréal publiera les premières règles qui transformeront ce sport pour en devenir le sport par prédilection des québécois. 

Si vous êtes de passage à Québec et que vous voulez vivre une expérience avec les gens de la place, voici votre occasion. Présentez-vous avec vos patins et votre hockey dans un des parcs de la ville de Québec.

Dès l’automne les bandes blanches (les murs qui délimitent la surface de jeu) s’élèvent dans les parcs, aussitôt que la glace est prise. Allez à la rencontre de vos nouveaux compagnons de jeu. Ne soyez pas surpris il y aura des joueurs de 5 à 70 ans qui n’ont qu’un but en tête : faire une petite partie de hockey. N’hésitez pas à prendre place au milieu de la glace et de jeter votre bâton au centre de la glace comme les autres. Pour faire les équipes quelqu’un tirera les bâtons de gauche à droite, vous n’avez qu’à suivre votre bâton et voilà votre nouvelle équipe. En passant, si vous pensez qu’à -15 ou -20 °C les gens ne se présenteront pas, détrompez-vous ils seront au rendez-vous. Il ne fait jamais trop froid pour jouer au hockey.

Mon joueur préféré du monde - mon fils

La glissade

Enfant, chacune des petites buttes devenait une montagne. On partait avec mes amis et moi avec nos traîneaux pour s’amuser à les descendre. On pouvait y rester des heures.

Aujourd’hui j’adore toujours glisser, mais cette fois en chambre à air. Pour l’espace d’une journée mes amis et moi redevenons des ados de 15 ans. On planifie une journée à Val Cartier le centre par excellence pour la glisse en chambre à air. Vous nous verrez dévaler toutes les pistes possibles, ou les rires, cris et grands sourires sont le thème de la journée. Si vous aimez les sensations fortes, on s’y donne rendez-vous. 

Curling

Ce sport de précision pratiqué sur la glace, et dont ses origines sont écossaises, est pratiqué dans la province de Québec depuis les années 1800. En fait, ce sport arrivera par l’entremise des soldats britanniques. Le premier club de curling sera fondé à Montréal en 1807 par des immigrants écossais. C’est en 1862 qu’une organisation verra le jour à Québec. Pouvez-vous imaginer une partie de curling sur le fleuve ? Hé oui, lorsque la glace s'y prêtait, les gens se regroupaient afin de faire une partie. Par contre, un espace urbain à même les anneaux de glace pour le patinage leur sera adapté. Anciennement les Québécois nommaient ce sport 'jeu de galets '.

L’an dernier, j’ai eu la chance de m’initier à ce sport de précision, et j’ai vraiment adoré. C’est à essayer avec vos amis.

Le ski de fond

Le ski nordique ou ski de fond, son histoire est aussi ancienne que la raquette à neige.

Ce sport, dont les origines remontent à plus de 5000 ans, en Scandinavie, fera son entrée au Canada vers les années 1890. Grâce à la compagnie des chemins de fer Canadien Pacifique, qui organise des voyages dans les Laurentides (au nord de Montréal), les adeptes de ce sport pourront pratiquer leur sport sur un important réseau de pistes tracées dès 1927.

Mais pour moi, comme je vous le mentionnais, c’était le sport préféré de ma mère. J’avais oublié ce sport par manque de temps. Cette année avec la pandémie, je m'y suis remise (pas trop bonne la fille avec son équilibre). Malgré mes débuts difficiles, j’ai découvert plein de petits endroits à Québec pour me réinitier à ce sport.

Le ski alpin

Alors là vous me parlez... Le ski alpin est probablement mon sport par excellence. Je le pratique depuis que je suis petite. Mon père était un excellent skieur, mes souvenirs d’enfance sont souvent associés à nos sorties en famille dans les Laurentides où l'on trouvait plusieurs centres de ski. 

Quand je chausse mes skis, je sais que la journée va être parfaite. Dévaler les pentes me procure un sentiment de liberté, des joies intenses. C’est une rencontre avec moi-même, c’est le moment de se relaxer et d’oublier les soucis quotidiens. Je me suis fait un devoir de transmettre ce sport à mes enfants. Il n’y a pas une montagne à Québec que je n’ai pas descendue. Maintenant je pratique ce sport avec mes amis. Quelques fois par année c’est aussi le moyen d’en faire une journée de qualité avec mes enfants. 

Traîneau à chien

Le moyen de transport le plus adapté afin de parcourir les grands espaces nordiques, traverser les lacs gelés et les forêts. 

L’invention de se transporter en traîneau tiré par des chiens, nous vient des autochtones du nord. Ces vaillants peuples devaient se déplacer sur de grands espaces enneigés ou glacés afin d’assurer leur survie. Par contre vers 1600, lors de l’arrivée des premiers colons, les européens l'utilisent pour découvrir les territoires plus au nord mais aussi pour acheminer de la nourriture et des marchandises principalement des fourrures afin d’assurer la traite.

Les traîneaux pouvaient atteindre une longueur de 2 mètres (7 pieds) et 40 cm (16 po) de large pour une hauteur de 10 cm (4 po), et pouvaient transporter des charges jusqu’à 300 kilos (600 livres).

Les chiens de traîneau (l’attelage) sont d’une race particulière, pas comme les autres animaux. Ils doivent avoir une grande résistance au grand froid. Les Malamutes, les huskies, et les samoyèdes sont des chiens de prédilection. Les chiens sont harnachés en une seule file. Le dernier chien (chien de queue) a la tâche importante de freiner le traîneau lorsque le Musher en décide. Et bien sûr, le chien de tête était le plus obéissant afin d’assurer le bon fonctionnement de l’expédition. En passant, on protégeait les pattes des chiens avec de petites bottes de peaux afin qu’ils ne se blessent pas sur des morceaux de glaces pointues. 

Un peu de vocabulaire :

Musher: nom qu’on donne à celui qui pilote le traîneau.

Fait d’histoire : pendant la première guerre mondiale, le Canada a envoyé des équipages de traîneau à chiens afin d’aider l’armée française.

Motoneige

C’est une invention qui fait la fierté des québécois.

Joseph Armand Bombardier, a pour ambition de créer un bolide qui permettra de faciliter les déplacements en hiver. En effet, il incorpora un système de roue dentée recouverte de caoutchouc et des chenilles sur les roues arrière, ce qui révolutionna le monde des déplacements sur neige. Même si à ses début les motoneiges sont surtout pour des raisons pratiques de déplacement, elles seront utilisées lors de la 2ème guerre mondiale, comme ambulance, d’autobus scolaire en zone rural et pour le travail en forêt. Aujourd’hui la motoneige ou ski-doo (pour les québécois) est une bonne façon de découvrir le Québec. 

En chiffres, le Québec, via les différents clubs de motoneige, balise et entretient 34 000 km de sentiers blancs, ce qui est supérieur au nombre de kilomètres de route asphaltées que le ministère des Transports du Québec entretient. En gros, si les conditions vous le permettent, vous pouvez faire le tour du Québec et ses paysages d’hiver sur un bolide à chenille.

Un grand merci spécial à 

Jean-François Doré

Jean-François Cormier

Marco Fournel

Sylvain Lavoie

pour nous avoir permis d'utiliser certaines de leurs photos.